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Avantage circulaire, et nouveaux business models durables​

Saison 6

Avantage circulaire, et nouveaux business models durables​

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L’économie circulaire s’impose comme un impératif stratégique, mais comment dépasser les bonnes intentions pour transformer ses produits, services et business models ? Le Circular Booster propose une méthode opérationnelle, centrée sur l’action, l’expérimentation et la création de valeur durable.

Un modèle économique linéaire à bout de souffle : il est temps d'agir

Le modèle « produire, consommer, jeter » a atteint ses limites. Crise climatique, tensions géopolitiques, raréfaction des ressources : les signaux d’alerte s’accumulent. Pour rester compétitives et responsables, les entreprises doivent réinventer leurs modèles de création de valeur. L’économie circulaire propose une alternative crédible et mesurable. Il ne s’agit pas simplement de recycler ou d’écoconcevoir, mais de repenser profondément la façon dont l’offre est conçue, produite, livrée, utilisée… puis réutilisée. C’est un changement systémique. Le rapport du Bengs Lab Saison 6 rappelle que les gains potentiels sont considérables : à la fois environnementaux, économiques et sociaux. Pourtant, la mise en œuvre reste lente, faute de méthode claire, de portage interne, ou d’alignement avec les objectifs stratégiques. C’est pour répondre à ces freins que le Circular Booster a été conçu.

Le Circular Booster : une méthode pour concrétiser l’économie circulaire

Développé et expérimenté par le Bengs Lab, le Circular Booster est une méthode d’accélération de projets d’innovation circulaire. Elle repose sur une conviction simple : l’économie circulaire doit passer de la stratégie à la preuve concrète. En 2 à 3 mois, des équipes transverses – appelées « Squads » – formulent un prototype de modèle circulaire désirable, faisable et viable. La méthode repose sur six leviers de succès : alignement stratégique du projet avec le cœur de métier, contraintes fortes de planning (effet sprint), coaching intensif, mobilisation des usagers dès le départ, acceptation de la transgression des règles internes, et constitution d’une documentation de projet (le roadbook) pour industrialiser la démarche. L’une des forces du dispositif est de dépasser la simple logique d’atelier ou de réflexion : il s’agit ici de produire des preuves tangibles d’impact, d’ancrer l’expérimentation dans le réel, avec des données, des tests, des retours clients. C’est ce réalisme méthodique qui distingue le Circular Booster des approches plus théoriques.

Cinq modèles économiques circulaires à activer pour créer de la valeur

Le Bengs Lab a identifié cinq grands types de business models circulaires, à partir des retours d’expérience des entreprises engagées dans des projets pilotes :

1. Vendre un matériau recyclé ou éco-conçu

Dans ce modèle, l’entreprise développe un produit ou composant à faible empreinte environnementale, à base de matières premières recyclées, biosourcées ou revalorisées. Elle capitalise sur sa performance environnementale comme levier de différenciation. Exemple : un revêtement routier à partir de plastique recyclé.

2. Proposer le produit comme un service

Il ne s’agit plus de vendre un bien, mais son usage. L’entreprise reste propriétaire du produit, ce qui l’incite à concevoir des solutions réparables, durables et modulables. Ce modèle favorise la fidélisation et réduit le gaspillage. Exemple : leasing de mobilier professionnel ou d’équipements industriels.

3. Créer des plateformes de mutualisation ou de réemploi

Ce modèle valorise les actifs sous-utilisés ou dormants. L’entreprise propose une place de marché ou un outil de mise en relation pour que d’autres acteurs (internes ou externes) puissent en bénéficier. Cela génère des revenus additionnels tout en allongeant la durée de vie des biens. Exemple : plateforme de réutilisation de matériaux de construction entre chantiers.

4. Allonger la durée de vie d’un produit ou d’un composant

Ici, la valeur vient de la capacité à maintenir un produit en usage le plus longtemps possible via la maintenance, la réparation, le reconditionnement ou l’upgrade. Cela exige une conception orientée long terme, une chaîne logistique adaptée, et une relation client continue. Exemple : électroménager reconditionné avec garantie.

5. Revaloriser les déchets ou les flux sortants

Ce modèle vise à transformer ce qui était perçu comme un rebut en ressource. Cela peut être fait en interne, via un nouveau processus industriel, ou via des partenaires tiers. Exemple : valorisation des déchets organiques d’un site de production pour alimenter un réseau de chaleur.

Ces modèles peuvent être combinés et adaptés selon les secteurs. Leur mise en œuvre suppose un travail sur la donnée, les indicateurs de performance, la formation des équipes et l’évolution des outils internes. Mais ils offrent tous un triple gain : environnemental, économique et réputationnel

Conclusion : l’économie circulaire, catalyseur de transformation stratégique

L’économie circulaire est souvent abordée comme un défi environnemental. C’est aussi un levier stratégique majeur. Elle pousse à revoir les chaînes de valeur, à co-innover avec l’écosystème, à intégrer les clients dans le cycle de vie des produits. Le Circular Booster n’est pas une fin en soi : c’est un point de départ. Il permet de tester, prouver, documenter, puis d’industrialiser. Les entreprises qui sauront intégrer ces logiques circulaires à grande échelle prendront une longueur d’avance. Car dans un monde contraint par les ressources, ce n’est plus la capacité à produire qui fait la différence, mais la capacité à faire durer, à réparer, à valoriser. L’innovation circulaire devient alors un marqueur d’intelligence collective, de résilience économique et de leadership responsable.

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