5.1 Une conviction : un Collaborateur Augmenté doit aussi être un collaborateur dont la sécurité a été améliorée
L’OPTIMISATION DU TRAVAIL DES COLLABORATEURS A DES LIMITES
L’Intelligence Artificielle, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a démontré ses capacités d’optimisation. C’est d’ailleurs la seule chose que savent faire les IA pour le moment ; optimiser. Chercher parmi des millions de paramètres la meilleure solution. Si vous ne disposez pas d’une métrique précisément quantifiable pour comparer plusieurs solutions, vous serez incapable d’utiliser de l’IA. Cela ne pose aucun problème dans des cas où l’automatisation est complète.
Mais que ce passe-t-il quand un Humain, un Augmented Worker, rentre dans l’équation ? L’IA ne risque-t-elle pas d’optimiser le fonctionnement du système au-delà des capacités physiques ou cognitives de l’humain avec lequel elle collabore ? Les solutions d’Augmented Worker peuvent nous permettre d’exploiter la totalité du potentiel des collaborateurs. Mais comme nous l’avons dit dans un précédent chapitre : Exiger d’un collaborateur d’être à 100% tout le temps, c’est le mettre en danger.
UN COLLABORATEUR AUGMENTE DOIT AUSSI ETRE UN COLLABORATEUR DONT LA SECURITE A ETE AMELIOREE
La conviction des membres de la saison 7 du Bengs Lab est qu’un Collaborateur Augmenté doit aussi être un collaborateur dont la sécurité a été améliorée. Le Bengs Lab s’est attaqué à l’urgence de détecter les signaux annonciateurs d’accidents du travail et de troubles psycho-sociaux. Les progrès technologiques que sont l’intelligence artificielle et l’exploitation de données massives ouvrent une voie nouvelle dans l’appréciation a priori de la dangerosité d’une situation. Ces avancées offrent l’opportunité de détecter les situations à risque en se fondant sur l’analyse de larges quantités de données fréquemment mises à jour.
Des cadres de grands groupes, membres du Bengs Lab, ont imaginé un modèle piloté par l’Intelligence Artificielle et utilisant l’ensemble des données déjà disponibles pour atteindre cet objectif. C’est cette solution que nous allons vous présenter au cours de ce chapitre.
LES ACCIDENTS ET MALADIES DU TRAVAIL SONT COUTEUX POUR LA SOCIETE ET LES ENTREPRISES
La sécurité sociale affirme que les accidents et maladies du travail représentent 58 millions de jours non travaillés en France en 2016 soit 233 000 emplois à temps plein. Ces chiffres sont alarmants. En effet, les indemnités journalières liées à ces risques professionnels sont estimées à 2,8 milliards, en augmentation depuis trois années.
Par ailleurs, l’institut Sapiens s’est intéressé au coût caché de l’absentéisme. Souvent dû aux dysfonctionnements managériaux, l’absentéisme a des conséquences financières lourdes pour les entreprises. Le but de cette étude est de comprendre quel est l’ensemble des coûts engendrés par ce phénomène. Les coûts cachés sont par définition ceux qui ne sont pas comptabilisés ni dans les comptes de résultats ni dans les budgets.
Une étude a montré que les indemnités de la sécurité sociale ne représentaient que 25% des coûts totaux de journées non travaillées. Ainsi, les accidents et maladies du travail s’élèveraient à 11,2 milliards d’euros.
Ces indemnités peuvent se répartirent de la façon suivante : 70% de ces dernières sont liées aux risques d’accidents de travail (soit 8 milliards d’euros), 20% aux risques d’accidents de trajet (soit 2 milliards d’euros) et 10% aux risques de maladies professionnelles (soit 1 milliard d’euros).
CONJUGUER AUGMENTATION DE LA PERFORMANCE ET SECURITE DES COLLABORATEURS
Les méthodes actuellement à la disposition des managers en charge de l’amélioration de la sécurité de leurs collaborateurs sont limitées.
Les formations à la sécurité doivent couvrir les principaux risques et ne peuvent embrasser l’exhaustivité des situations ou des risques. Elles se doivent d’être courtes et claires afin d’être mémorisées par les collaborateurs. Elles sont donc partielles par nature.
Les procédures de sécurité, elles aussi, se doivent de traiter la grande majorité des cas, mais laissent de côté les cas spécifiques.
Même si beaucoup d’entreprises refusent de l’admettre, il existe encore souvent une opposition entre sécurité et productivité. Les entreprises sont actuellement obligées d’arbitrer entre l’augmentation de la performance au détriment de la sécurité ou l’augmentation de la sécurité pénalisant la performance.
Les entreprises ayant fait le choix résolu du « Safety First », se voient souvent contraintes de mettre en place des procédures de sécurité très nombreuses, très couteuses, souvent inadaptées voire inapplicables.