Modification des règles de marché et d’échange
Les modèles circulaires impliquent un allongement de la durée de vie des matériaux et des produits, une remise sur le marché de produits préalablement considérés comme des déchets, et donc une révision de certains modes de fonctionnement incompatibles avec le modèle linéaire.
DE NECESSAIRES INVESTISSEMENTS POUR ACCELERER LA TRANSITION VERS L’ECONOMIE CIRCULAIRE
Les investissements nécessaires au passage à une économie circulaire sont estimés à 3% du PIB européen, un taux similaire à celui engagé par les grands pays européens pour leur transformation économique après la 2nde Guerre Mondiale. Les investissements serviraient à transformer les chaînes de production, à financer la R&D, à optimiser et faire monter en gamme certaines activités comme à soutenir les efforts de formation. Le défi est donc de démontrer à l’ensemble de l’écosystème économique que le gain en valeur de l’économie circulaire permet une meilleure rentabilité à moyen/long-terme par rapport à un développement suivant un modèle linéaire classique. D’après l’étude menée par Ellen Macarthur, la transition circulaire permettrait à l’Europe de gagner 7 points de PIB en plus comparé au modèle linéaire, d’ici à 2030.
DES NORMES COMPTABLES ET DES MODELES DE VALORISATION DES ENTREPRISES A REPENSER
Nouveaux modèles de commercialisation (Product as a Service, places de marché…), nouveaux modèles de revenus (paiements à l’usage…), mutualisation des actifs, allongement de la durée de vie des produits et des actifs, valorisation des déchets…, le développement des business modèles circulaires doit s’accompagner d’une nécessaire évolution des normes comptables, des modèles de valorisation des entreprises et des analyses de risques.
UNE INSUFFISANCE DES FLUX DE MATERIAUX DE SECONDE VIE
En 2015, 30% des matériaux, qui composaient les véhicules du constructeur Renault, étaient d’ores et déjà recyclés et Renault visait un passage à 33 % en 2016. A ce moment, près des deux tiers des plastiques recyclés utilisés par Renault étaient des coproduits provenant de ses propres déchets de production. Et seuls 16% du plastique des véhicules en fin de vie de sa marque étaient recyclés. Un manque à gagner que l’entreprise souhaitait combler en intégrant 20% de plastique recyclé supplémentaire dans ses nouveaux modèles. Cependant, le projet a été freiné par la trop petite taille de l’offre. Pour répondre à son propre besoin, le groupe a tout de même souhaité valoriser le gisement, et a dû travailler à la mise en place d’une chaîne de recyclage du plastique, spécialisée sur ce créneau, en collaboration avec Sita. Cette installation a nécessité des investissements conséquents que toutes les entreprises ne pourront pas se permettre.
Certaines start-ups commencent à apporter des réponses à ces problèmes, avec notamment les marketplaces d’échanges et de ventes de matériaux et équipements de 2nde main comme Backacia , plateforme adressant plus spécifiquement le marché du BTP. Cependant, les quantités disponibles ne sont pas encore suffisantes pour répondre à l’intégralité des besoins des grands groupes.