La révolution des méthodes innovantes pour adresser la compliance 2.0.
Entre équilibre financier, acteurs historiques et fidélité client, la fonction conformité s’était habituée depuis les années 1990 à évoluer dans un environnement stable. Cependant, l’augmentation des directives réglementaires et des législations nationales, l’accroissement de la pression exercée par les institutions financières et l’élargissement du périmètre couvert par la fonction ont changé en profondeur la fonction Compliance. L’enjeu pour les Compliance Officers est d’arriver à s’adapter à ce nouveau paradigme pour être plus efficients et résilients aux évolutions réglementaires en adoptant des méthodes innovantes comme la méthode agile, car la fonction Compliance est aujourd’hui coincée entre deux axes.
La transformation de la fonction bute aussi sur des points de frottements que l’on pourra lever au travers de méthodes innovantes : une vision de long terme qui peut buter sur des contraintes de court terme.
En effet, le Compliance Officer doit à la fois veiller à la mise en œuvre de mesures correctives à court terme tout en menant, en parallèle, une transformation des leviers de la fonction sur le long terme en s’adaptant à la transformation économique et numérique.
L’impératif court terme qui guide le quotidien du Compliance Officer est, avant tout, de faciliter le business en veillant au respect des contraintes réglementaires sans freiner les parcours du client. Cette responsabilité est l’enjeu numéro un pour la fonction qui recrute massivement dans le but de répondre à l’accroissement de la quantité de travail nécessaire au traitement des dossiers réglementaires. Il doit également faire face à des demandes, souvent imprévisibles, des autorités et y apporter des réponses dans les délais impartis.
Cet impératif court terme est chronophage pour les Compliance Officers qui, guidés par des enjeux opérationnels et commerciaux, doivent libérer du temps et trouver les moyens de mettre en place une stratégie de conformité réglementaire à moyen et long terme en anticipation l’évolution des métiers de demain par les robots et l’intelligence artificielle : Pourquoi ? Car dans ce domaine, de nouveaux métiers vont apparaître, en particulier « les data quelque chose », de nombreux métiers vont s’enrichir comme d’ailleurs celui de la Compliance, mais il faudra aussi compter sur nombreux métiers qui risquent de disparaître, comme le métier d’expert-comptable.
Pour cette organisation autour de la donnée, on peut se référer au livre blanc de Bengslab correspondant.
Comment dépasser le temps court des opérations pour développer une stratégie à moyen terme, mettre en œuvre des plans d’actions avec des méthodologies innovantes qui répondent aux uses cases du compliance officer ?
Supporter les contrôles de conformité avec les outils informatiques, notamment les nouveaux leviers offerts par le digital constitue une opportunité pour gagner en productivité et dégager du temps pour anticiper les transformations à moyen/long terme. Voilà une belle façon de faire de la fonction compliance un axe de création de valeur pour la banque. Avec les Robots et l’intelligence artificielle, libérer du temps en automatisant des tâches fastidieuses va permettre de se concentrer sur des tâches passionnantes et beaucoup plus riches qui peuvent à leur tour guider la transformation stratégique de la banque.
Le déploiement des uses cases de la Compliance 2.0 nécessitera des méthodes tout autant innovantes de celles qui ont longtemps existé avec le Lean. Agilité, Change management, Radical Innovation Design, Design Thinking seront autant de méthodes qu’il faudra déployer pour adresser les cas d’école de la compliance office.
La méthode Radical Innovation Design va problématiser certaines activités pour faire émerger un consensus. D’après Supelec, Fondateur de la méthode, il s’agira alors d’adresser une liste de points frottants et d’opportunités permettant de créer autant d’ateliers et de tribus au sens agile du terme pour les résoudre : « l’approche RID est à l’opposé du précepte bien connu en innovation du « Thinking outside the box ». Effectivement, elle commence par « définir une boîte » légitimée par un champ d’activités existantes ou en devenir. Dans cette boîte : le fruit exhaustif de la recherche de connaissances pertinentes et « profondes » et l’énonciation des problèmes vécus par les bénéficiaires de valeurs induits ».
Cette méthode va donc permettre de faciliter l’émergence d’un consensus moral autour de l’intérêt des technologies modernes dans les métiers d’avenir.