Des niveaux de sanctions qui font réfléchir
Lutter contre les activités frauduleuses devient aujourd’hui une priorité absolue. Le montant des sanctions devient suffisamment incitatif pour déployer des procédures anti-fraude dont l’objectif est précisément d’éviter ces sanctions. De nombreuses banques en ont malheureusement fait les frais faute de procédures internes suffisamment coercitives.
Aujourd’hui, le blanchiment d’argent avoisinerait les 2000 milliards de dollars, c’est-à-dire environ 2,5% du PIB mondial). L’idée fondamentale qui ressort du plan de prévention est l’identification la plus fine possible du client. On trouve ainsi dans la presse spécialisée un nombre considérable d’articles sur la thématique de la connaissance client : « Know Your Customer ». Cette terminologie est aussi une directive européenne prise plus qu’au sérieux au vu des risques engagés, mais qui engendre des coûts de gestion importants. Par exemple lors de l’annonce de ses résultats du troisième trimestre 2015, BNP Paribas a affiché une augmentation de 7,3% des frais de gestion des pôles opérationnels, notamment dus à des recrutements pour répondre aux obligations induites par les directives réglementaires.
C’est ainsi que le dispositif doit se renforcer, mais plusieurs alternatives aujourd’hui s’offrent aux banques, le faire par soi-même en quelque sorte, ou faire appel à des outils technologiques qui peuvent de prime abord apparaître plus efficaces. Aujourd’hui pour renforcer la conformité, les banques entendent plusieurs sons de cloche : plans de recrutement conséquents, appel à des armées de consultants, exploration de nouvelles solutions de type Big data…avec une visibilité toute limitée sur les impacts en termes de valeur créée par la compliance, sans compter qu’il faut également que ces nouvelles alternatives permettent des économies de coûts.
D’une certaine manière, on pourrait presque dire que l’environnement actuel avec l’explosion des FinReg dans le cadre de la transformation économique en cours est une chance inespérée. Car le respect de la compliance doit aujourd’hui s’inscrire dans un environnement bouleversé par la révolution digitale, et l’émergence de nouveaux acteurs principalement les FinReg.
Avec des évolutions réglementaires sur les marchés des paiements et du crédit qui ouvrent la voie à de nouveaux entrants, la Banque doit aussi composer avec des exigences en termes d’expérience client : « 5 minutes, c’est le temps qu’il vous faut pour ouvrir un Compte-Nickel et une accumulation de règlementation qui rend presque inévitable l’idée d’intégrer peu ou prou une partie des technologies des FinReg. Le Beng Lab a consacré un cycle de réflexion prospective et d’expérimentation à la Compliance. Ses membres ont eu pour ambition d’éclairer ce sujet au regard des dernières actualités et de leurs pratiques au quotidien, et d’imaginer un modèle de gestion, disruptif, permettant d’envisager la Compliance avec un regard nouveau. Nous l’appellerons la compliance 2.0.
1 L’écosystème de la compliance
2 Le Compliance Officer 2.0
3 La révolution des méthodes innovantes pour adresser la compliance 2.0.
4 Disrupter la Compliance par les Use Cases
Contexte réglementaire intense, émergence de nouveaux acteurs proposant de réenchanter la relation avec son banquier… l’uberisation du secteur bancaire a démarré, secouant les acteurs traditionnels qui doivent repenser leurs business models et leur modèle opérationnel.
Et si la Compliance prenait un temps d’avance comme semble en témoigner le nombre considérable de RegTechs déjà présents sur les marchés mondiaux, c’est association de FinTech dédiées à la règlementation bancaire.