Une étape du Tour de France de la créativité et de l’innovation collaborative
“La créativité n’est pas l’apanage de quelques-uns. Ce qu’il faut, c’est un climat propice à la créativité dans nos organisations.” C’est sur cette phrase entendue à plusieurs reprises au cours des interviews menées dans le cadre de Noï que je souhaiterais revenir aujourd’hui.
Créativité, de quoi parle-t-on ? Vous pouvez toujours consulter ce livre qui recense 101 définitions de la créativité, et je vous laisse le soin de conclure car elles sont parfois contradictoires… La plupart dégagent trois axes récurrents : l’acte de créer quelque chose de nouveau, la capacité à trouver des solutions originales, et enfin la volonté de modifier ou de transformer le monde.
Selon State of create, une étude d’Adobe publiée en 2016 menée auprès de plus de 5000 participants, la créativité est actuellement largement valorisée : 70% des répondants pensent que la créativité est utile à la société ; 64% d’entre eux pensent qu’elle est utile à l’économie. Cette capacité permettrait de devenir de meilleurs employés (70%), leaders (70%), parents (69%), élèves (69%). Néanmoins, la créativité serait un potentiel aujourd’hui encore dormant : seuls 41% des répondants se décrivent eux-mêmes comme “créatifs” et 31% expliquent qu’ils n’exploitent que partiellement leur potentiel créatif.
Comment cela s’explique-t-il ? Je suis prête à parier qu’on vous a déjà fait le coup du “il ne faut pas dire OUI MAIS, et plutôt dire OUI ET”. Soit et après, cela suffit-il ? En réalité, plusieurs études ont montré qu’il existe un biais en défaveur de la créativité, au niveau individuel comme organisationnel (Kaufman, 2015). Parce que l’être humain est naturellement averse au risque, les idées créatives sont souvent rejetées au profit de propositions plus conventionnelles, et ce même lorsque l’objectif affiché est celui du changement et que la créativité est recherchée. Ce biais conduirait même les participants à des sessions de créativité à ne pas être en mesure de reconnaître une idée réellement innovante (Mueller, 2010).
Par ailleurs, les articles sur le sujet et les interviews que j’ai pu mener cette année mettent en avant la nécessité d’un “climat propice à la créativité”, qui se définit selon les uns et les autres par : la cohésion, l’ouverture, la reconnaissance, la bienveillance, l’autonomie, la motivation personnelle, l’engagement… Alors à mon tour de vous demander, ce fameux climat, comment est-ce que vous l’installez au quotidien dans vos équipes ?
À la semaine prochaine ! Je vous parlerai de différents types de créativité organisationnelle mis en avant par IDEO.
Manon Baëlen
Après ses études HEC Paris avec une spécialisation en Management de l’Innovation à l’Ecole Polytechnique, Manon Baëlen a lancé Noï, le Tour de France de la créativité et de l’innovation collaborative. Bengs soutient cette initiative en s’engageant comme partenaire à ses côtés et vous propose de suivre cette aventure grâce au billet d’humeur de Manon à retrouver chaque semaine.
Pour aller plus loin :
State of create, 2016, Adobe Report
Wired to Create: Unraveling the Mysteries of the Creative Mind, 2015, par Scott Barry Kaufman and Carolyn Gregoire
The bias against creativity: why people desire but reject creative ideas, 2010, Mueller